Chansonnier, professeur au Collège de Porrentruy et membre fondateur de la Société jurassienne d'Emulation (SJE). Né à Porrentruy, dans le faubourg Saint-Germain, d'une ancienne famille bourgeoise. A 13 ans, il entre au Collège de Porrentruy et fait montre de belles prédispositions en classe de français. Ses humanités achevées (1836), il fait sa rhétorique chez un de ses anciens maîtres, l'abbé Braîchet. Après cette formation, on lui confie l'instruction des quatre enfants de l'ancien conseiller d'Etat Vautrey. En 1838, il est précepteur en Autriche chez le général-prince de la Tour-et-Taxis, puis dans la maison du banquier Pereira. En 1843, il quitte Vienne pour accompagner une famille noble au cours d'un voyage en Italie. Atteint assez gravement dans sa santé, il est obligé d'interrompre son périple et retourne en Suisse. Nommé professeur au Collège de Porrentruy, puis à l'Ecole cantonale (1858-1865). Lors de la réorganisation du Collège (1854) par le Gouvernement bernois (remplacement des prof. laïcs par des ecclésiastiques), il conserve néanmoins son poste grâce à l'intervention du préfet Lombach. L'année 1850 marque un premier arrêt dans son enseignement pour soigner sa vue insuffisante. Il entre alors à l'Asile des aveugles à Lausanne. En 1857, toujours affecté dans sa santé (sa vue avoisinant alors la cécité), C. est à nouveau contraint à se retirer momentanément de sa chaire. Il se rend une année en Amérique pour optenir les soins adéquats. Il séjourne chez des proches à Louisville (Ohio), où il se met à fabriquer des drogues médicinales, à l'instar de son beau-frère. Revenu partiellement guéri, il reprend l'enseignement en 1858 au Collège, qui le nomme professeur d'allemand. Sujet à des hallucinations, sa démission définitive survient en 1865. Libéral "fougueux", il prend une part active aux événements politiques jurassiens de 1846 à 1857. En 1846, par exemple, il chante le retour de Xavier Stockmar, exilé par le gouvernement bernois, devant l'Hôtel des Halles. Suspendu de ses fonctions de professeur en 1851 des suites de rimes faites autour de l'occupation militaire de l'Erguël, il est réintégré au bout de quelques mois par un jugement de la Cour d'appel. Elu député au Grand Conseil bernois en 1862, il décline d'abord son mandat, mais finit par participer aux séances de 1866 à 1868. Membre de la Société patriotique. Il meurt noyé dans la Sarine.
Auteur·trice du texte original: Philippe Hebeisen, 17/08/2005
Dernière modification: 21/06/2011
Bibliographie
D. Prongué, Joseph Trouillat, un itinéraire entre politique et histoire, 1815-1863, Fribourg, 1998, p. 557 R. Simon, "Louis-Valentin Cuenin", in Anthologie jurassienne, 2 vol., Porrentruy, 1964, p. 128 A. Rebetez, "Louis-Valentin Cuenin", in Le livre du centenaire 1847-1947, Porrentruy, SJE, 1947, pp. 179-183 P.-A. Diacon (e. a.), "La Députation jurassienne 1831-1921", in ASJE, 79, 1976, p. 174
Suggestion de citation
Philippe Hebeisen, «Cuenin, Louis-Valentin (1819-1868)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://www.diju.ch/f/notices/detail/627-cuenin-louis-valentin-1819-1868, consulté le 16/10/2024.