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Parti radical romand (PRR)

Le Parti radical romand (PRR) est la section francophone du Parti libéral radical de Bienne. Il possède également une section dans la commune voisine de Nidau.
L’embryon du parti radical romand prend corps dans les dernières décennies du XIXe siècle. En 1872, le Cercle démocratique romand de Bienne est fondé par Elie Ducommun. De cette association, dont le but principal est la défense des intérêts des biennois de langue française, sont issus la plupart des membres fondateurs du PRR. Wilhelm Gassmann est l’un des pionniers du radicalisme romand à Bienne. Conseiller communal dès 1874, député au Grand conseil bernois dès 1882, il fonde aussi Le Journal du Jura en 1871.
En 1900, le Parti radical de la ville de Bienne (Freisinnig-Demokratischen Partei, FDP) se constitue, mais il faudra encore attendre huit ans pour qu'une section francophone ne voie le jour. Durant ces quelques années, les radicaux romands et alémaniques militent ainsi au sein de la même formation. Le PRR se constitue en novembre 1908, en vue des élections municipales de décembre de la même année. Le parti est une section indépendante du FDP alémanique, mais qui, par ses idées et sa ligne politique, se rattache au Parti radical démocratique (PRD) suisse. Il se distingue cependant dans sa volonté de défendre les intérêts des biennois romands au niveau communal et cantonal.
Pour son premier rendez-vous électoral, le parti parvient à faire élire cinq représentants au Conseil de ville (législatif). Pour les élections à l'exécutif, les partis radicaux alémaniques et romands présentent une liste commune et font élire Zuma Bourquin. La présence de conseillers communaux radicaux francophones est toutefois antérieure à la naissance du PRR, et remonte au moins à 1896.
Durant les années 1910, la force électorale du PRR est en légère et constante augmentation. En janvier 1919, le parti prononce pourtant sa dissolution pour se rallier au Parti populaire national (PPN), une autre formation francophone à la ligne politique similaire, constituée au même moment. En septembre de la même année, le PPN ne parvient pas à faire élire son candidat lors d'une élection complémentaire, et la droite romande n'est ainsi plus représentée à l'exécutif biennois. Aux élections municipales de 1921, le PPN progresse encore un peu, envoie huit représentants au Conseil de ville (soit environ xx% des votes) et retrouve son siège à l'exécutif.
De 1921 à 1947, la ville de Bienne est dominée par les socialistes. Par conséquent, les résultats électoraux de l'ensemble des partis de droite déclinent. C'est particulièrement le cas du PPN qui voit sa députation au législatif passer de huit à cinq sièges entre 1921 et 1928. Au début des années 1930, les dirigeants du parti décident de changer le nom de leur formation qui devient le Parti national romand (PNR). Malgré cette nouvelle appellation, la ligne politique du parti, comme son programme, demeurent inchangés. En 1932, les radicaux romands atteignent leur plus bas niveau en obtenant seulement trois sièges au Conseil de ville. Le PNR intègre, de 1936 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Nationaldemokratischer Block, vaste coalition regroupant l’ensemble des forces de droite. A partir de 1924, un deuxième radical francophone entre au conseil municipal, et, de 1932 à 1940, trois des quatre conseillers municipaux du Nationaldemokratischer Block sont issus des rangs du PNR.
En 1947, lors de l’élection anticipée à la mairie, radicaux romands et alémaniques s’entendent et présentent Edouard Baumgartner, issu du PNR, qui parvient à s’imposer face à un socialiste germanophone. Baumgartner doit probablement sa victoire à la forte mobilisation de la communauté francophone, y compris d’une part non négligeable d’ouvriers romands, votant pourtant traditionnellement à gauche. Réélu dans sa fonction sans candidat adverse en 1948, 1952 et 1956, le radical romand dirigera la ville jusqu’en 1960. Il reste, à ce jour, le seul maire francophone qu’ait connu Bienne.
Durant la seconde partie des années 1960, le PNR se désolidarise du FDP. Pour les municipales de 1964 et de 1968, le parti forme avec le PAB, les Chrétiens-sociaux et le Parti évangéliste la coalition Liste du centre pour les élections au Conseil municipal. Les élections de 1968 marquent aussi l’introduction du droit de vote des femmes à Bienne. La première femme élue au conseil de ville, Claire-Lise Renggli, est issue des rangs du PNR. Elle sera aussi la première femme élue au Conseil municipal quatre ans plus tard. Dans les années 1990 et 2000, trois autres élues du PRR siégeront au sein de l'exécutif biennois : Marie-Pierre Walliser (1993-1996), Ariane Bernasconi (2000-2008) et Silvia Steidle (depuis 2008).
Le PNR ne se prononce pas officiellement au sujet de la lutte pour l’indépendance du Jura, les romands de Bienne n’étant pas directement concernés par la Question jurassienne. Plusieurs membres du parti ont toutefois affiché publiquement leurs positions antiséparatistes.
Lors des municipales de 1976, le FDP et le PNR lancent, sans succès, la candidature du romand Raoul Kohler pour conserver la mairie. En 1980, le parti change une nouvelle fois de nom et reprend son premier patronyme, Parti radical romand, afin de rendre son affiliation au PRD plus évidente.
Des années 1950 au début des années 2000, la force électorale des radicaux romands est plus ou moins stable, soit entre 10 et 13% de l’électorat. Le parti compte entre six et huit conseillers de ville ainsi qu’un ou deux conseillers municipaux. Depuis lors, les résultats du PRR ont légèrement décliné, en raison de la multiplication des partis du centre et de la droite, ainsi que de la forte progression de l’UDC.
Au début des années 1990, une seconde section du PRR voit le jour à Nidau. Le parti, le seul francophone de la commune, compte depuis sa fondation entre deux et trois représentants au législatif local. Malgré son assise plus modeste, les radicaux romands de Nidau peuvent se targuer d’un succès en 2014. La population nidowienne, en acceptant une initiative du PRR, a en effet désavoué ses autorités qui avaient décidé de ne plus financer la scolarisation des enfants francophones dans la commune de Bienne.
Des radicaux romands biennois ont siégé au Grand conseil bernois dès la fin du XIXe siècle, avant la formation du PRR. C’est le cas par exemple de Wilhelm Gassmann ou de Zuma Bourquin, qui sera plus tard le premier président du parti. Jean Bähni est le premier élu du PRR au législatif cantonal en 1910. Dès le début des années 1920, un ou deux radicaux romands siègent en permanence au Grand conseil bernois.

Président-e-s du PRR
1908-1912 Zuma Bourquin
1912-1915 Jean Bähni

1947-1959 André Calame

Fin des années 1970 Jean-Paul Berthoud

?-2009 Alain Nicati
2009-2012 Pierre-Yves Grivel
2012-2021 Daniel Suter
2021- Michael Leschot

Conseillers nationaux
1948-1951 André Calame
1971-1991 Raoul Kohler

Auteur·trice du texte original: Iann Gaume, 16/09/2015

Dernière modification: 13/07/2021

Bibliographie

Patrick Amstutz et al., « Les partis à la barre ! Les élections au "Conseil de ville des 60", 1893-1984 », Annales Biennoises, 1985, pp. 34-46.
Werner Bourquin et Marcus Bourquin, Biel Stadtgeschichtliches Lexikon, Bienne, 2008
David Gaffino et Reto Lindegger (dir.), Histoire de Bienne, vol. 2 : De 1815 à nos jours, Baden, 2013
Olivier Meuwly, Les partis politiques : acteurs de l’histoire suisse, Lausanne, 2010
Le Journal du Jura, 22 mai 1974 ; 9 novembre 2013 ; 19 mai 2014
Le Jura Bernois, 13 novembre 1908
www.bijube.ch (28.08.2015)
Chroniques biennoise/Bieler Chronik, diverses années (28.08.2015)
Rapports de gestion de l’Administration municipale biennoise, diverses années (2.09.2015)
www.rjb.ch (22.6.2021)
Informations transmises à l’auteur par Pierre-Yves Grivel.

Suggestion de citation

Iann Gaume, «Parti radical romand (PRR)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://www.diju.ch/f/notices/detail/1003523-parti-radical-romand-prr, consulté le 09/12/2024.

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