F | D

Chalières (site archéologique, Moutier)

Objet : chapelle Datations : Bas Moyen Age, époque moderne Fouilles : - Collections : - Sur la route de Moutier à Perrefitte, peu avant la sortie du chef-lieu, se dresse la petite chapelle de Chalières (sans doute chapelle Saint-Etienne). Au milieu de ce siècle, le cimetière prévôtois est venu la jouxter, la préservant d'éventuels promoteurs immobiliers. Chalières, du latin scholarium, paraît avoir servi de lieu de culte pour l'école du chapitre de Moutier-Grandval. Sa construction remonte au XIe siècle, sous le règne d'Henri II le Saint, qui fit de grandes donations à l'Evêque de Bâle. Il assista personnellement à l'inauguration de l'église en 1019. La nef date du XIIe siècle. Elle a ensuite servi d'église paroissiale à une localité qui sera abandonnée après une épidémie de peste. Pendant la Réforme, l'édifice servit de temple aux paroissiens de Perrefitte et de Champoz avant que Champoz ne soit détaché de la double paroisse en 1746. Au XIXe siècle, Perrefitte cède son cimetière, puis la chapelle de Chalières, à la paroisse réformée française de Moutier, qui la revend à la paroisse réformée allemande en 1888. Elle servira donc de temple « allemand » jusqu'en 1932. La chapelle est construite sur un plan simple. La salle fermée par une abside est surmontée d'un clocheton. La lumière pénètre par huit petites fenêtres hautes en plein cintre. La porte s'ouvre au sud. Une rénovation du lieu fut entreprise de 1934 à 1936. Elle mit en évidence des fresques d'un grand intérêt (contemporaine à l'érection de l'édifice), dont la restauration est sujette à caution. Les peintures murales présentent, selon les spécialistes, des similitudes avec celles de l'Ecole de Reichenau (GR). D'autres y voient une influence bourguignonne. Un Christ en gloire bénissant orne la voûte en cul-de-four de l'abside. Les douze apôtres groupés par deux sont représentés en dessous. Ils dominent Caïn et Abel présentant leurs offrandes. Plus bas, les fresques sont perdues. On note encore l'effet de perspective dû en particulier à des motifs floraux. Chalières demeure un témoin privilégié de l'histoire, de l'art et de l'architecture en Prévôté. Voir aussi la notice Archéologie.

Auteur·trice du texte original: Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 (complété en 2008 : Ludwig Poget), 27/10/2008

Bibliographie

Andres Moser, Ingrid Ehrensperger, Arts et monuments : Jura bernois, Bienne et les rives du lac, 1983, pp. 196-197 Moine Bobolène, Vie de Saint Germain (reprint : Passio Sancti Germani Grande Vallensis, Codex Sangallensis 551), Neuallschwil, 1985 Aline Rais, « Les fresques de la chapelle de Chalières, à Moutier », in Jura Pluriel, 30, 1996, pp. 8-12 Claude Juillerat, François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 Aline Rais, Jürg Schweizer, « La chapelle de la Chalière à Moutier », in Le Fonds G. E. Boner, H 4, 2006, pp. 61-69 André Bandelier, « Chalières, in Dictionnaire historique de la Suisse [publication électronique DHS], version du 14.7.2005

Suggestion de citation

Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 (complété en 2008 : Ludwig Poget), «Chalières (site archéologique, Moutier)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://www.diju.ch/f/notices/detail/6622-chalieres-site-archeologique-moutier, consulté le 12/05/2024.

Catégorie

Archéologie
Archéologie

Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience sur notre site. En continuant à naviguer, vous acceptez notre utilisation des cookies.