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Eglise Saint-Martin (site archéologique, Grandval)

Objet : église Datations : Haut Moyen Age, Bas Moyen Age, époque moderne Fouilles : - Collections : - Située en un endroit exposé, l'église est le bâtiment le plus à l'est du village de Grandval. Le ruisseau, la Raus, coule en contrebas, à proximité de la route cantonale qui mène de Crémines à Moutier. Les sources manuscrites sont rares et pourtant ce modeste édifice est millénaire. La chapelle, déjà mentionnée dans un acte de 968, devient église paroissiale probablement au XIVe siècle. Elle est placée sous le patronat de saint Martin de Tours, apôtre des Gaules. Le pape Alexandre III, dans une bulle de 1179, confirme la chapelle comme possession de Moutier-Grandval : « ['] in villa Granval cappellam Beati Martini [...] » (dans la villa de Grandval, la chapelle de saint Martin). L'actuelle forme extérieure du bâtiment remonte à 1663, comme le prouve la date inscrite sur la fenêtre s'ouvrant à l'est. Deux portes supplémentaires furent créées en 1677 et 1706. En 1729, le pasteur Exchaquet écrit : « L'église est plus longue que large de beaucoup ; la chaire en est si mal située que le ministre, d'un côté, ne saurait voir la cinquième partie de ses auditeurs ». Les petites fenêtres hautes attestent des origines romanes de l'édifice. Le clocher, dominé par une croix et un coq, est adossé à la façade ouest. Par un accord de 1663, la paroisse passe contrat avec G. Kottelat (Köttelat, Kettelat), de Delémont, pour la fonte d'une nouvelle cloche avec le matériel d'une plus vieille. Le choeur est quadrangulaire ; des baies en plein cintre et des oeils-de-boeuf apportent la lumière nécessaire. La chaire est de style Louis XIV. Un agrandissement vers l'est date du XVIIe siècle. En 1927, des travaux de rénovation sont entrepris. Le cimetière paroissial jouxte le temple. Le site est entouré d'un mur couvert de tuiles dont l'existence est signalée en 1540 déjà. Un pasteur dessert la paroisse depuis 1829. Auparavant, c'était le ministre de Court qui officiait à Grandval. La cure date de 1831. La tradition veut que Guillaume Farel ait prêché sous les tilleuls du lieu. Ces arbres, abattus en 1992, semblaient trop jeunes pour confirmer cette assertion, mais la rumeur est persistante et les Grandvalois se plaisent à imaginer le fougueux réformateur gagnant leurs ancêtres à la nouvelle foi, pour le plus grand plaisir de Leurs Excellences de Berne. Par le Traité d'Aarberg (1711), les catholiques du Cornet durent quitter la vallée pour s'établir dans la Prévôté sous les Roches. L'église fut alors définitivement consacrée au culte protestant. De l'emplacement du temple, on peut voir le chemin dit « romain » qui gravit le flanc du Raimeux. Voir aussi la notice Archéologie.


Auteur·trice du texte original: Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997, 27/10/2008

Dernière modification: 12/07/2010

Bibliographie

Andres Moser, Ingrid Ehrensperger, Arts et monuments : Jura bernois, Bienne et les rives du lac, 1983, pp. 198-199 Claude Juillerat, François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997

Suggestion de citation

Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997, «Eglise Saint-Martin (site archéologique, Grandval)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://www.diju.ch/f/notices/detail/6620-eglise-saint-martin-site-archeologique-grandval, consulté le 16/04/2024.

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Archéologie
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