Née le 13 juin 1893 à Berne dans une famille de commerçants. Décédée le 28 septembre 1978 à la résidence pour personnes âgées de Mâche (Bienne). Épouse de Hermann Boder (1890-1933), professeur au gymnase à Bienne. Un fils adoptif, comédien.

Institutrice. Joue un rôle actif dans la Guerre du lait à Bienne.

Après des études au séminaire de Monbijou (Berne), B.-L. obtient un diplôme d’institutrice à 17 ans. Elle est engagée à l’école primaire de Laufon (1910-1921) puis se perfectionne pendant une année à Paris. En 1923, elle s’installe à Bienne, enseigne d’abord aux 3^e années à Boujean, avant d’enseigner aux classes de filles de 9^e année, à l’école du Marché-Neuf. B.-L. y anime aussi le chœur des jeunes filles.

Lors de l’épisode de la Guerre du lait, B.-L. est remarquée pour ses talents d’oratrice et joue un rôle déterminant dans le conflit qui oppose des consommatrices biennoises à l’Union du commerce du lait à Bienne. B.-L. fait alors partie du comité du groupes des femmes socialistes (aux côtés de Hedy Hug-Rüegger). Le 2 décembre 1930, elle tient un discours devant près de 800 personnes à l’Hôtel de ville, exhortant les commerçants à reprendre sans frais les livraisons de lait à domicile pour tous les ménages. Un accord sera finalement trouvé en 1933, marquant la fin de la Guerre du lait. Pendant les décennies suivantes, B.-L. est invitée à plusieurs reprises à faire le récit de ce conflit (conférence pour le groupe des femmes socialistes à la Maison du peuple le 21 novembre 1962 et conférence publique à la Maison Farel, le 24 janvier 1967, à Bienne).

B.-L. s’engage tout au long de sa vie, pour l’assistance aux soldats mobilisés (1939-1945), pour les internés polonais et français (1940-1941). Elle est membre du service de curatelles et de tutelles, accueille des réfugiés et soutient également les artistes du Théâtre de Bienne, qu’elle fréquente assidûment. Il est dit dans sa nécrologie que B.-L. aurait rêvé de devenir comédienne.