Originaire de Nidau et Bienne (1862). Né Armin Ludwig Eduard le 11 février 1855 à Schwarzenburg (BE). Décédé le 29 mai 1944 à Champel (commune de Genève). Fils d'Armin Luzius Ludwig, notaire, colonel, greffier (Amtsschreiber) à Schwarzenburg puis à Bienne, où il est conseiller de ville et président de la bourgeoisie, et d'Elisabeth Steinhauer. Epouse Blanche née Blanche Bordman Otis (1863-24.7.1921), fille de Harrison Gray Otis III (de Boston, USA) et Mary née West. En secondes noces, il s'unit à Alice Louise Eugénie de Lorne de Saint Ange (1860-1942), noble allemande, veuve de Harrison Gray Otis IV, frère de Blanche.
M. effectue toute sa carrière dans l’armée fédérale et plus spécialement dans l’artillerie, au sein de laquelle il conquiert tous ses grades jusqu’à celui de colonel (1899). Officier instructeur, il commande notamment les écoles de recrues de Thoune, Bière, Frauenfeld et Zurich jusqu’en 1904. Dans le cadre des bons offices de la Suisse et suite à la Conférence d’Algésiras (1906), l’instructeur d'artillerie de première classe est nommé en qualité d'inspecteur général de la police marocaine par le Conseil fédéral, au sein duquel siège son cousin Eduard Müller (qui se désiste lors du vote), mais surtout son ancien voisin, Ludwig Forrer, chef du Département militaire fédéral (1907), qui nomme M. alors que ce dernier n'a pas fait acte de candidature au poste proposé. La troupe a créer est localisée dans les sept ou huit ports ouverts au commerce et chargée surtout de protéger les étrangers, essentiellement européens. Résidant à Tanger, « Marokko-Müller », selon son surnom, était chargé de surveiller la formation et d’instruire le corps de police du Maroc entre 1907 et 1911. A cette fin, il était assisté d'un officier qui faisait office d’aide personnelle et de chef d'instruction des troupes de police à Tanger, le capitaine d’infanterie Johann Jakob Fischer (1907) puis le capitaine de cavalerie Arthur-Edouard de Pury (1907-1911). Sa mission terminée, M. retourne en Suisse où il est mis à la retraite sur sa demande en avril 1912.
Pendant la Première Guerre mondiale, il est à nouveau chargé d’une mission par le Conseil fédéral, celle d’inspecter les camps de prisonniers militaires et d’internés civils allemands et autrichiens en France (1917-1918).
En 1919, il se retire à Genève.
En reconnaissance de ses services, la Société des officiers de Thoune le nomme président d'honneur (1912). Membre de la Société militaire du canton de Genève.