La coopérative Longo Maï (« longtemps encore » en occitan) est une coopérative agricole d'idéologie pacifiste, alternative, laïque, anti-autoritaire, révolutionnaire, libertaire, rurale et anticapitaliste, fondée en 1973, à Limans (Alpes-de-Haute-Provence). Depuis 1987, la communauté exploite la ferme du Montois, située sur la commune d'Undervelier. Né de la révolte de mai 1968, Longo Maï trouve son origine parmi les milieux d'extrême-gauche en Suisse (groupe « Hydra ») et en Autriche (groupe « Spartakus »), sous l'impulsion de Roland Perrot (décédé en 1993), dit « Rémi », déserteur pendant la guerre d'Algérie, auteur du livre R.A.S. (Aigues-Vives, HB, 1996). La première communauté de Longo Maï naît en 1973 sous la forme d'une société de coopérative ouvrière de production (SCOP) installée sur la colline Zinzine, commune de Limans, dans les Alpes de Haute-Provence. Aujourd'hui, la propriété des lieux est collective sous forme de GFA, groupement foncier agricole. Les différentes productions et la vente extérieure ont gardé une forme coopérative. La filière la plus développée aujourd'hui est la laine alors qu'une autre se développe en parallèle, le commerce des fruits et légumes. A ce jour, il existe 5 coopératives Longo Maï en France, une en Suisse, une en Autriche et une en Ukraine pour un total d'environ 200 personnes issues de 15 nationalités différentes. Les bureaux centraux gérés par quatre ou cinq personnes chargées des aspects financiers (gestion des coopératives mais également gestion des fonds pour les différentes campagnes) se trouvent à Bâle. Le budget se chiffre en dizaines de millions de francs. Idéologie : - Pour une liberté de circulation des individus, lutte contre les politiques visant à réfréner l'immigration. - Dénonciation d'un déséquilibre de plus en plus flagrant entre la ville (banlieues surpeuplées) et la campagne (dépeuplée). - Pour une rupture avec la logique actuelle du travail : abandon du salariat contre la notion d'effort librement consenti ; on reprend ainsi aux anarchistes l'idée que l'on n'est pas sur terre que pour travailler mais pour profiter de la vie. - Ne rejette pas le progrès technique : l'invention de machines pour remplacer le travail humain est souhaitée car dans l'absolu quoi de mieux qu'un monde sans effort. Par contre, on refuse les progrès techniques vus comme moyens de s'enrichir, de produire des richesses allant s'entasser dans les poches de quelques-uns seulement. La ferme du Montois à Undervelier est la seule exploitée par Longo Maï en Suisse. La communauté y pratique l'élevage (brebis et oies), l'apiculture et le maraîchage. Elle accueille aussi des jeunes de diverses écoles qui accomplissent des stages ou des préstages, et depuis 1999, des jeunes effectuant leur service civil. Elle participe aussi aux activités politiques de la région par exemple au Comité Bio Jura, au Comité régional pour les sans-papiers ou encore au Comité altermondialiste jurassien. Le 8 juin 1996, la communauté à inauguré une petite centrale hydro-électrique (source du Miéry, affluent de la Sorne), qui fournit depuis environ 100'000 kwh par an. Les deux tiers de cette énergie sont livrés au réseau des Forces Motrices Bernoises (FMB), le dernier tiers sert à couvrir ses propres besoins. Depuis 2000, des panneaux solaires sur le toit de la ferme assurent le chauffage de l'eau sanitaire et celle du chauffage central. En 2003, Longo Maï a mené une campagne en faveur de la promotion de la laine en Suisse avec le soutien de la Fédération d'élevage de moutons du Jura et de Berne, d'Uniterre et d'autres associations. Une autre retombée positive de cette campagne a été la création, au niveau régional, de l'association « Laines d'ici » qui a ouvert un centre de la laine le 18 mars 2005 à Undervelier. Dans le but de recréer des liens entre éleveurs, producteurs de laine, transformateurs, artisans et le public en général, il y propose des expositions, cours, ou visites de classes d'écoles.