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Arheit, Elisabeth (1905-1984)

Supérieure des soeurs de la Charité de Besançon au Landeron (cant. de NE) (1952-1954), à Porrentruy (1956) et à l'hôpital de Saignelégier (1969-1976). Née à Bâle, baptisée Rose. Décédée à Cressier (NE). Le Landeron est le théâtre de l'installation du premier établissement (1810-1991) de la congrégation en Suisse, appelé "hospice de charité". A ses débuts, il fait d'abord partie du diocèse de Lausanne. De 1821 à 1925, cette extension de la congrégation de Besançon (F) est intégrée au diocèse de Lausanne et Genève, puis au diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg dès 1925. L'établissement est fondé en octobre 1810. Deux soeurs visitent les malades à domicile et instruisent les enfants dans une école qui compte d'abord deux classes, puis trois. En 1842, les soeurs ont aussi quelques pensionnaires. Au XXe siècle, elles sont chargées d'un orphelinat, d'une école enfantine et d'un ouvroir. Elles s'adonnent à la pastorale paroissiale (catéchèse et pastorale des migrants). Puis elles tiennent un foyer pour personnes âgées à Cressier, localité voisine. L'établissement de Porrentruy (1841-1959, diocèse de Bâle, congrégation puis - dès 1954 - province de Besançon) est fondé en 1841. Cette année-là, l'administration de l'Hospice (dit du Château), par MM. Béchaux et Eichelbrenner, demande trois soeurs pour le service des pauvres et des orphelins de la ville, du district et de tout le Jura catholique. En 1849, le décret d'expulsion vise les congrégations étrangères. Les pensionnaires se réfugient alors chez la baronne d'Ichtersheim née de Billieux. En 1864, Clarisse Béchaux, belle-soeur de l'ancien préfet Choffat, fonde un ouvroir qu'elle confie aux soeurs de la Charité de Besançon. Il est fréquenté par des filles de la ville et de tout le district. Une soeur est infirmière-visiteuse. De 1907 à 1915, d'autres assurent divers services intérieurs auprès de l'Institut catholique de jeunes gens. En 1913, pour parer aux difficultés nées des lois de laïcisation française, une "Société civile de l'ouvroir" est fondée. Elle acquiert un autre immeuble vu le développement des activités: cuisine populaire durant la guerre, cours de cuisine (repris en 1922 par les soeurs de Niederbronn). En 1957, les soeurs de la Charité s'occupent du home de la protection de la jeune fille: bureau de placement, home d'accueil, restaurant. elles organisent des cours ménagers et se chargent du Cercle ds jeunes filles alémaniques. L'ouvroir continue pour les pauvres et pour la confection des ornements d'église. La raréfaction des vocations entraîne le retrait des soeurs en 1959.


L'établissement de Saignelégier (1852 à nos jours, diocèse de Bâle) dépend d'abord de la congrégation de Besançon puis, dès 1954, de la province du même nom. Marie Béchaux (décédée en 1863), ursuline de Porrentruy, dirigea l'école qu'elle avait fondée en 1836 jusqu'aux événements du Sonderbund. Obligée de renoncer à enseigner, elle utilise ses propriétés audit lieu pour y fonder un hôpital au profit des communes franc-montagnardes, hôpital qu'elle confie aux soeurs de la Charité de Besançon en 1852 (on cite Marie-Thérèse Béchaux, sr de la Charité, qui remplace sr Marie Béchaux), tout en gardant la direction au nom d'un conseil d'administration. Le Dr. Camille-Antoine-Joseph Garnier, secondé par le Dr. Theiler du Noirmont, y installe une pharmacie régionale. En 1860, on dénombre deux soeurs et une novice à l'hôpital de Saignelégier. Cette oeuvre s'agrandit d'un orphelinat (1864) à l'initiative de Mme Clarisse Béchaux. Plusieurs ursulines de Fribourg vinrent y prêter main forte ; les soeurs de la Charité se chargent de l'orphelinat en mai 1865. En 1881, un incendie détruit l'hôpital qui est rebâti aussitôt et utilisé jusqu'à l'ouverture du nouvel hôpital en 1936. En 1959, l'orphelinat ne répondant plus aux besoins du moment, cet établissement fut rattaché à l'hôpital et transformé en home de vieillards Saint-Vincent. La communauté des soeurs assurait les services de l'hôpital, du home et d'un dispensaire antituberculeux pour le district ; dès 1922, il y eut encore une infirmière visiteuse ; enfin des catéchistes paroissiales et la tenue d'un jardin d'enfants. Faut de recrutement, les soeurs quittent l'hôpital en 1980, tandis qu'elles maintiennent une communauté de pastorale paroissiale.

Auteur·trice du texte original: Philippe Hebeisen, 09/11/2004

Dernière modification: 18/05/2010

Bibliographie

Marie-Anne Heimo, "Soeurs de la Charité sous la protection de St-Vincent de Paul (Ste-Jeanne-Antide Thouret)", in Helvetia Sacra, VIII/2, 1998, p. 477-478, 484-486 et 491-492

Suggestion de citation

Philippe Hebeisen, «Arheit, Elisabeth (1905-1984)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://www.diju.ch/f/notices/detail/207-arheit-elisabeth-1905-1984, consulté le 19/04/2024.

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