F | D

Nusbaumer, Marcel (1906-1994)

Originaire de Develier. Né Etienne Marcel le 26 décembre 1906 à Develier. Décédé le 28 juillet 1994 à Delémont. Fils d'Eugène et de Marie née Petit. Epouse Elizabeth Theurillat, de Porrentruy. Trois enfants : Marcel (1945), Dominique (1946) et Bernadette (1949).
Ecole primaire à Develier, puis Collège St-Charles à Porrentruy. Apprentissage de boulanger-pâtissier à Berne, suivi d'un stage de pâtissier-confiseur à Lugano puis de stages de boulanger-pâtissier à Zurich et Paris.
N. exploite ensuite sa propre boulangerie-pâtisserie à Develier, en même temps qu'il importe et fait le commerce de fourrage. Il est ensuite le représentant des Moulins R. Mechel à Bâle durant 10 ans, puis représentant et chef de vente des Grands moulins de La Chaux-de-Fonds, succursale des Minoteries de Plainpalais SA à Genève durant 25 ans. Chevalier d'honneur de la Confrérie des chevaliers du bon pain de la Suisse romande.
Membre du parti conservateur (PDC), président des assemblées de commune de Develier (1933-1936), puis maire de Develier du 1er janvier 1937 au 1er octobre 1944 ; il quitte son village pour Delémont ensuite de son mariage. Commandant du corps des sapeurs-pompiers de Develier. Membre de la commission pour la fondation de l'Association des commandants des corps de sapeurs-pompiers du Jura bernois.
Lieutenant (1929), il commande une compagnie de boulangers lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. En 1940, il travaille comme agent de liaison avec la France et entre au 2e Bureau (espionnage) de l'armée française, toujours avec l'aval de ses supérieurs suisses.
Officier de renseignement suisse durant la Seconde Guerre mondiale, le premier-lieutenant N. est blessé et arrêté par une patrouille de la Wehrmacht près de Delle (Territoire de Belfort), le 3 septembre 1941, alors qu’il tente de repasser la frontière après un séjour d’une semaine en zone occupée. Porteur de faux papiers au nom de Maurice Narbel, il est interné et interrogé à la prison de Belfort, puis à la Butte à Besançon, où il est emprisonné, accusé d’espionnage, jugé sommairement et condamné à mort. Puis il est emprisonné à la prison du Chercher-Midi, à Montparnasse, puis transféré à Fresnes (toujours à Pars), avant d'être déporté en direction de l'Allemagne, à Wiesbaden, puis Francfort, Aix-la-Chapelle et Lörrach, entre autres, et notamment dans la prison de Wittlich, dans le massif de l'Eifel, où il reste environ une année. En tout, il passera par 16 établissements carcéraux. Condamné à mort une seconde fois peu avant sa libération, celle-ci intrevient finalement à l'automne 1943, lorsque, suite à d'intenses effortes de la diplomatie suisse, il est échangé contre des prisonniers allemands. En octobre 1943 donc, N. rentre à Develier après 26 mois de captivité dans les geôles nazies, expérience dont il publiera le récit en 1977 sous le titre Jusqu'à l'antichambre de la mort.
En 1944 déjà, un journaliste relate son histoire dans la Feuille d'avis de Lausanne.
Promu capitaine (1944) dans les troupes de subsistance, compagnie de boulangers 11.
C'est à son initiative et suite au dénouement heureux de sa mésaventure qu'est érigé, en 1946, l'oratoire du Bois-de-Robe, sur la commune de Develier.
Le général Guisan rendit hommage à plusieurs reprises à son courage et à son abnégation, ce qui lui valu sans doute aussi sa promotion au grade de capitaine. Décoré par la France pour ses faits de guerre : Médaille de la Résistance (1967). Chevalier de la Légion d'honneur (1975). Croix du combattant (1979).
Membre et principal animateur de l'Association des anciens combattants de Delémont. Président de la section delémontaine de l'Association suisse des invalides (1966).

Auteur·trice du texte original: Philippe Hebeisen, 08/09/2015

Dernière modification: 02/10/2015

Bibliographie

Marcel Nusbaumer, Jusqu'à l'antichambre de la mort..., [Delémont] : [chez l'auteur], 1977
Pierre Croissant, L’espion de la ligne Siegfried. Armand Chouffet, photographe aérien. Le renseignement français en Suisse. Panazol : Lavauzelle, 2005, pp. 108-109
Pierre Croissant, « Le capitaine Marcel Nusbaumer dans l'"antichambre de la mort" », Bulletin de la société jurassienne des officiers, n° 23, 2007, p. 99
www.chronologie-jurassienne.ch (2.7.2015)
https://archivescantonales.jura.ch/detail.aspx?ID=30311 (3.7.2015)
L'Impartial, 11 janvier 1975 ; 2 novembre 1977 ; 15 mai 1979
Le Démocrate, 2 novembre 1983
Feuille d'avis de Neuchâtel, 5 février 1966
Revue militaire suisse, n° 122/8, 1977, p. 356, 409
« L’étrange aventure du lieutenant Develier », Feuille d'avis de Lausanne, 5, 21-22 janvier 1944
Informations transmises par Nicolas Friedli et Monique Nusbaumer.

Iconographie

Le capitaine Marcel Nusbaumer vers 1945 (Archives privées Monique et Marcel Nusbaumer).

Liens Metagrid.ch

BSG | GND

Suggestion de citation

Philippe Hebeisen, «Nusbaumer, Marcel (1906-1994)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1003496-nusbaumer-marcel-1906-1994, consulté le 24/04/2024.

Catégorie

Biographie
Biographie

Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience sur notre site. En continuant à naviguer, vous acceptez notre utilisation des cookies.